Le départ d’un salarié
La plus grande angoisse du chef d’entreprise et du manager : le départ d’un salarié-collaborateur…
Ce moment où un collaborateur lui dit : «Est-ce que je peux vous parler ? » ou « Est-ce qu’on pourrait convenir d’un rdv ensemble ? » Et bien souvent l’annonce tombe ! « Je quitte l’entreprise », « Je démissionne », « Je pars », « Je souhaite une rupture conventionnelle ».
On a beau le savoir. On a beau le prévoir. On a beau avoir de l’expérience. L’annonce peut être toujours aussi douloureuse et même vécue comme un choc par le manager et le chef d’entreprise. Pas facile de ne pas montrer le désastre que fait cette annonce en nous. Pas facile de retenir nos émotions. Pas facile de souhaiter tout le meilleur à ce salarié-collaborateur à qui l’on tient et avec qui une relation s’est créée depuis son arrivée dans l’entreprise. Cette histoire ensemble, l’avoir vu grandir, l’accompagner pour qu’il se déploie… c’est normal que son départ ne nous laisse pas indifférent et que le manager ou chef d’entreprise se sente blessé.
Mais, quand ces situations sont fréquentes et de plus en plus difficile à vivre, comment faire ?
Comment réussir à prendre du recul ? Comment se blinder pour être moins touché au cœur ? Comment se détacher pour se préserver ou se protéger ? Quelle stratégie mettre en place ? On peut parfois se demander si l’on est seul à le vivre ? Ce qui ne tourne pas rond chez nous ?
Partons ensemble mettre un peu de clarté sur ce qui se joue émotionnellement dans l’annonce du départ de votre salarié.
#1 – Pourquoi le départ d’un salarié me touche autant émotionnellement ?
Plusieurs raisons peuvent être à l’origine d’une douleur émotionnelle suite à l’annonce du départ d’un salarié-collaborateur.
Le déséquilibre
Être manager ou chef d’entreprise, c’est comme arroser, nourrir, écouter, accompagner une plante qui pousse. C’est la voir évoluer, la guider, mais aussi partager du quotidien. Cette relation crée un certain attachement la plupart du temps. C’est la rupture de ce lien qui blesse la plupart du temps.
Être touchée par la fin d’une relation, le départ de l’autre est normal. Le déséquilibre est présent au moment où le manager ou le chef d’entreprise se sent vraiment dépassé par la situation et a de plus en plus de mal à rebondir suite à l’annonce de la démission.
Il est assez évident que l’équilibre du donner-recevoir joue un rôle conséquent dans cette réaction émotionnelle. Un manager ou chef d’entreprise qui se sera fortement investi dans l’accompagnement de son salarié-collaborateur, son déploiement, son évolution, mais qui en retour recevra peu de « récompenses » en terme de feedback, de bien-être du salarié, du développement de ses compétences et de ses soft-skills peut entrainer un déséquilibre dans la relation. L’ampleur de l’investissement du manager ou du chef d’entreprise posera de façon inconsciente une attente en terme de « retour » sur investissement émotionnel ou autre. Plus l’investissement du manager ou chef d’entreprise est forte voire même peut être démesurée par rapport à ce qu’il pourrait être dans un contexte professionnel, plus la déception, la blessure sera forte. Lorsque le contrat invisible est rompu, la machine à laver émotionnelle se met en place nourrit en amont par l’absence du respect de ses propres besoins de la part du manager ou chef d’entreprise. Le déséquilibre résidera dans le temps, l’énergie qu’il aura pu « donner » à son salarié-collaborateur. L’annonce du départ se lira comme un « non retour » de ce partage.
La relation manager ou chef d’entreprise et salarié-collaborateur pourrait être comparé à la relation parent-enfant. Le parent est là pour l’accompagner et lui permettre de s’envoler pour vivre sa vie. L’entreprise est également un « passage » dans la vie du salarié et il est de plus en plus important de l’intégrer. Néanmoins, le temps de « passage » est essentiel pour créer à ce moment là un espace de donner-recevoir juste pour chacune des parties.
Les 5 blessures de l’âme : rejet, abandon, trahison, injustice, humiliation
Nous avons tous en nous l’une ou plusieurs des 5 blessures de l’âme ancrées en nous. Ceux sont des blessures qui sont souvent arrivées dans notre enfance et que nous avons intégré. A chaque fois qu’une situation de vie se présente où nous risquons de revivre cette situation nous pouvons activer le mode « fuite » pour éviter de le revivre. Si nous n’avons pas pu contourner la situation et éviter la blessure, nous réagissons alors souvent très fortement à la situation qui vient alors réouvrir une blessure existante. Jusqu’à ce que cette blessure soit transmutée, la vie rejoue encore et encore les schémas et expériences autour de ces 5 blessures. Le salarié lors de l’annonce de son départ réactive l’une des 5 blessures sans s’en apercevoir. La douleur est alors profonde dans ces cas là et l’émotion parfois disproportionné avec la réalité de la situation et du départ du salarié-collaborateur.
L’hypersensibilité
Si je suis hypersensible, les événements me touchent fortement et plus spécifiquement ceux liés à l’humain. Je suis donc plus sensible aux événements et mes émotions peuvent être aussi plus accentuées en fonction des situations et de ce que je peux ressentir.
La peur
Enfin dernier point, la douleur peut être également liée à la peur versus réalité liée parfois et selon les domaines, à la peur du recrutement, la peur de ne pas trouver la bonne personne pour le poste, la peur de se tromper, la peur de s’investir de nouveau dans cette relation et d’être de nouveau blessée, voire même l’épuisement du recrutement, de la formation et de l’encadrement du salarié-collaborateur du à des départs excessifs.
#2 – Comment mieux vivre émotionnellement le départ d’un salarié ?
Je te partage ici six outils que j’utilise avec mes clients et qui pourront t’accompagner à mieux vivre émotionnellement le départ d’un salarié.
Outil 1 : La cohérence cardiaque
La cohérence cardiaque est le premier outil incontournable qui permet grâce à une respiration établie sur un certain rythme de calmer le système nerveux et de réguler ainsi l’intensité de l’émotion vécue et le stress ressenti
Outil 2 : Le corps
Redescendre dans le corps. En fermant les yeux, pose toi la question : Quel est l’espace dans mon corps que je ressens comme coincé, bloqué, fragilisé face au départ de mon salarié-collaborateur ? Quelle est l’émotion ou les émotions que je ressens (nommer l’émotion) ? De quoi ai-je besoin pour me sentir plus serein(e), apaisée, en confiance ? Voici quelques questions que tu peux te poser et sur lesquelles je t’invite à prendre le temps d’écrire.
Outil 3 : L’accompagnement
Te faire accompagner pour aller découvrir ce que cette situation réveille en toi. A quoi elle se connecte en toi ? A quoi elle se raccroche ? Qu’est-ce que tu en apprends ? En quoi est-elle utile aujourd’hui ? De quoi as-tu besoin pour la transmuter ? Que peux-tu transformer en toi et dans ta posture de manager et de chef d’entreprise pour mieux vivre le départ d’un salarié ? Quel(s) besoin(s) et quelle(s) limite(s) souhaitent tu poser ? Que peux tu changer dans ton mode de fonctionnement et celui de ton entreprise ?
Outil 4 : Prendre du recul
Prendre de la distance dans la relation créée. Plus tu auras conscience que la relation créée est importante mais que l’engagement proposé ici est à temps déterminée, plus l’investissement émotionnel sera juste également dans l’accompagnement du salarié.
Outil 5 : Le chef d’entreprise n’est pas l’entreprise
Apprendre à se dissocier de son rôle de chef d’entreprise, de manager et de l’entreprise en tant que tel. Un départ, une démission d’un collaborateur se situe au niveau du contrat moral passé entre l’entreprise et le salarié. Aucune direction n’est faite en lien direct avec l’individu qu’est le chef d’entreprise ou le manager. Il est essentiel de l’intégrer. Dans le cas où des reproches sont faits, il s’agit de la structure, du poste, des tâches assignées mais en aucun cas de l’individu en tant que tel.
Outil 6 : L’apprentissage
L’occasion d’apprendre. Le départ d’un salarié collaborateur est une belle opportunité pour échanger et faire le point sans enjeux. Y a-t-il eu des « loupés », des éléments manquants, qui ont provoqués le choix du départ ? Y a-t-il des ajustements à faire au niveau du poste ? Du management ? De l’organisation ? De l’entreprise ? ou bien est-ce lié au chemin personnel du salarié-collaborateur de ses projets personnels et de ses envies professionnelles ? Comment l’entreprise peut-elle évoluer en matière de bien-être au travail de ses salariés-collaborateurs ?
Tu es chef d’entreprise ou manager, tu vis toi aussi difficilement le départ de tes salariés-collaborateurs ? Rencontrons-nous et faisons le point sur comment je peux t’accompagner pour déployer en toi tes potentiels et ton leadership mais aussi activer les ressources qui t’aideront à vivre plus sereinement le départ de tes salariés-collaborateurs (car soyons honnête ça ne va pas s’arrêter) 😊 Envoie moi un mail à anne@annebeaufreton.com
Chaleureusement
Anne